les yeux sur paris et le dos contre la vitre assise sur le parquet silencieux, pauline veille surveille la ville sans bruit elle colle sa tête à la fenêtre car elle n'a pas peur du vide ou qu'elle a peur du plein (il est grand l'appartement) elle ne sait pas pauline (pauline a soif) alors elle plonge dans le paysage pour l'avaler à grandes goulées elle observe le petit montmartre du haut du cinquième étage elle appelle ça (faire le chat) il n'y a que pauline et les chats pour s'adonner à l'ennui avec autant de passion
(pauline a faim) mais les vivres sont si loins alors pauline veille son regard borde les ornement des immeubles haussmanniens pour couler lentement sur la rue croupie trempée par la nuit pauline a soif de tendresse et c'est bien le seul besoin qu'elle arrive à étancher à ce moment-là elle se lève le chat, déroule ses jambes sous sa chemise de nuit pour glisser vers la cuisine en quête de nourriture (ding) d o n g c'est en deux coups que sonne le glas elle tressaille pauline, plongée qu'elle est dans sa contemplation du parquet (c'est vraiment un beau parquet) brillant et épais (arrête pauline t'es fatiguée) pauline est fatiguée mais pauline n'a pas sommeil alors elle a la décence d'aller couvrir (ses cuisses) d'aller ouvrir (la porte) elle accueille la belle inconnue la braguette toujours ouverte avec un semblant de sourire pauline n'est pas méchante non non sauf avec les gens comme t o i - ricky elle effleure la peau caramel du regard (elle ne l'effleure pas non elle la frappe du coin des yeux des yeux durs comme la pierre) ricky aujourd'hui pauline n'a pas envie de danser et l'odeur d'absinthe montre à ses narines avec une grimace de dégoût de mépris (est-ce l'alcool ou est-ce juste toi ricky) camarade d'outre-tombe d'outre-scène relation malsaine qui reste comme un goût amer dans la bouche de pauline - casse-toi, t'es bourrée rentre chez toi ses pieds nus font demi-tour sa main sur la poignet prête à te fermer au nez ne t'avise pas de la suivre (tu avais déjà eu ta chance).
Emploi/loisirs : Mannequin et danseuse au Moulin Rouge
Espèce : Ange
Mar 16 Mai - 11:53
SWEET SALVATION
Quand on est bourré on pense pas. On ne pense à rien d'autre qu'à soi. Fini les questions existentielles et les nuits blanches à y réfléchir. Ce soir je suis Ricky, qui rit, qui vole sans se soucier des autres. Même Dieu peut bien aller se faire foutre. Le reste n'a plus d'importance. Vole, vole en chantant, la voix cassée, le cœur battant à la chamade.
Ce soir c'est décidé, je vais voir Pauline.
Fini les soirées à espérer un sms, s'inquiéter sans pouvoir l'exprimer, se sentir abandonnée. Ce qu'il faut c'est une vraie conversation, droit dans les yeux, droit dans le coeur. Elle ne pourra plus fuir. De toute manière, fuir n'est plus une option ni pour elle, ni pour moi quand elle ouvre la porte. Je plonge mon regard, avec cette vive impression d'être envoutée. Je vais m'évanouir à cette vitesse, je l'entends parler, j'ai l'impression qu'elle tente de m'attaquer de son venin, mais Pauline tu n'es pas cobra mais couleuvre, tu montres les dents, tu fais mine, mais tu veux fuir, encore et toujours de cette vérité que tu crois dangereuse.
Je te vois, tu t'apprêtes à fermer la porte, je fronce les sourcils, je connais la suite qui n'en est pas une, plutôt une fin. Mais pas ce soir, je ne te laisserai pas repartir en pensant que c'est la meilleure chose à faire. Je coince la porte de mon aile, elle t'effleure gentiment, mes plumes que tu aimais tant brosser et caresser et-
"Je t'avais offert une de mes plumes pour que chacune de tes représentations se passent bien. Tu l'as toujours?"
Plus vite que mes propres pensées, des paroles en sont sorties. C'est comme un enfant qu'on essaye de rassurer, ma voix est faible, trop douce pour pouvoir être agressé. J'entre furtivement, je ne connais que trop cet endroit alors je vais me réfugier dans ton canapé. Je l'examine, je ris, un peu bête, un peu perdue et je désigne une tâche indélébile sur le tissu:
"Tu te rappelles on regardait Under The Dome ensemble en mangeant des hot-dogs..le ketchup est jamais parti après tout ce qu'on avait mis pour laver..." je ris, tellement détendue alors que je suis avec toi. Comme au bon vieux temps que j'ai envie de faire revenir. Mais toi tu ne veux pas. Ça m'attriste rien que d'y penser, regarde ce que tu as fait ou plutôt ce que tu ne fais pas, j'en perds mon sourire rien que d'y penser et je relève un regard piteux, faible, je me laisse à toi, sans défense, démunie de tout et surtout de toi. Je veux faire revenir ce bijou, cette flamme qu'il y avait entre toi et moi. Mais là est le problème; dans nous, il y a toi Pauline, tu l'empêches, tu lui bloques la route, quitte à l'effacer de ta mémoire mais laisse-moi te dire quelque chose que tu ne pourras pas oublier:
"Tu me manques."
Vérité éclatée, haut les masques abimés, il faudra arracher mes plumes pour m'empêcher de voler. (jusqu'à toi.)
pauline a comme l'impression subtile que cette fois-ci c'est différent que cette énième représentation (cette scène jouée trop de fois) a cette fois-ci quelque chose en plus un rien d'audace un rien fugace une mélodie dont on a changé quelques notes (mais elle sonne toujours aussi faux aux oreilles de pauline)
la plume elle sourit pauline un rien maline elle se croit sûrement intelligente à braver l'amitié par une énième pique qu'elle regrettera une nouvelle fois qu'elle rangera avec les autres dans le petit tiroir des regrets - non, je l'ai vendue à un fan faux elle est là la plume, à l'abri dans un annuaire couvert par la poussière mais (toujours là) elle ne veut pas s'avouer vaincue pauline alors elle montre les crocs mord sans jamais atteindre le sang pour le moment. (elle s'en voudrait beaucoup trop)
alors au fil des paroles les souvenirs resurgissent, et pauline les balaie claquements de langues furtifs coups de tête agacés (elle déteste) qu'on essaie de l'apitoyer qu'on prenne des airs faussement charmants qu'on l'amadoue à coup de manque à coup de de (fausse) nostalgie (sans doute qu'elle y est trop sensible) pauline n'est pas conne paulie n'est pas de ces filles qui fondent sous les mots d'amour sous les poids des jours passée seule à faire le chat pauline a une carapace et elle a peur que ricky un jour (un soir) la brise d'un malencontreux coup d'aile. - ah, bon. c'est marrant j'ai pas l'impression que ce soit réciproque ah, bon. pauline se délie fuit le conflit un instant (s'éclipse dans un coin du salon) pour revenir cigarettes entre les doigts elle ferme enfin sa braguette et tire un coup pour enfumer montmartre - si t'avais juste ça à me dire, tu peux partir ce sera plus rapide. j'héberge pas une demis chez moi. surtout une bourrée. surtout toi le tabac a ce pouvoir de donner l'impression de se ficher de tout alors qu'en vérité pauline ne s'était jamais sentie aussi concernée
Emploi/loisirs : Mannequin et danseuse au Moulin Rouge
Espèce : Ange
Jeu 1 Juin - 22:40
SWEET SALVATION
"Pas vrai..." Je te regarde, je te défie droit dans les yeux, j'étire mes ailes le plus grand possible, comme un rapace prêt à sauter sur sa proie. Petite souris, cours tant que tu peux, en faisant la maligne, mais je finirai par t'avoir. Mais contrairement à d'autres prédateurs, bien plus puissants que toi petite souris, je ne vais pas te faire de mal. Et tu le sais au fond de toi, que je n'ai jamais été capable de te faire du mal. C'est toi qui t'en fais, seule, sans mon aide, en te coupant de ceux avec qui tu pourrais vivre heureuse.
"Pas vrai." Je me redresse cette fois-ci, pourtant bien statique sur mes jambes, je courbe mes ailes au dessus de toi, la lumière des réverbères cachée derrière moi en un halo blanc et pourtant j'arrive toujours à te distinguer, dans cette sorte d'obscurité. J'ai l'air démoniaque, une sorte de statue pour effrayer, qu'on mettrait à l'entrée d'un tombeau, comme si j'allais te faire ravaler tes mots pour l'éternité. Et pourtant tout ce que je veux c'est t'arracher ton masque pour retrouver, la Pauline que j'ai aimé.
"PAS VRAI!" Je m'élance vers toi, et d'un battement d'ailes, je suis déjà à toi, à te reverser au sol, mon corps au dessus du tien et surtout mes mains sur tes joues. Alors mes pouvoirs te détendent sans que tu puisses le contrôler, le temps de me laisse explorer ton esprit, ton cœur, toi toute entière en fait. Des secondes s'écoulent et très vite je sais. Maintenant j'en suis sûre. La plume tu l'as. Je te manque. Tout comme moi. Tu as peur des demis, depuis que lui t'a attaqué. Je me fige, mon pouvoir s'atténuant, petit à petit, au fur à mesure que des perles de tristesse coulent et s'étirent, jusqu'à atterrir sur les tiennes.
"J-je le savais Pauline...je suis désolée...je t'en prie, n'aies pas peur de moi...je ne te ferai jamais rien, je suis un ange. Pauline...Pauline! Je t'aime, tu me manques et je sais que c'est réciproque alors...pourquoi tu ne me laisses pas te prouver que tu peux me faire confiance...?" c'est ma voix habituellement trop douce qui se déchire, un visage trop beau noyé sous un océan de tristesse et un cœur, déchiré par un amour abandonné.
pendant un instant, pauline pense à fuir quand elle te voir courber l'échine les ailes au firmament bloquer la sortie pour préparer l'ultime jugement pauline a peur parce qu'elle se rend compte que tout ça c'est nouveau, qu'elle n'a jamais vu tes pouvoirs ricky ni cet étrange halo (elle se rend compte qu'au final tu ne lui as jamais fait de mal)
- ricky ricky arrête tu me fais bader là-
les mains derrière le dos pour amortir la chute (cette forte brute) dont elle ne peut pas se défiler ça c'est sûr pauline pauline n'en mène pas large elle est même proche du naufrage les yeux écarquillés qui cherchent un contact un peu plus h u m a i n que celui de l'être divin qui a remplacée celle qu'elle a toujours connue
- arrête..
toi arrête pauline tu te fais du mal tu vois bien ce toucher c'est comme de la putain de morphine pauline c'est pas léthal (même foutrement agréable) alors laisse-toi aller un instant desserre tes dents toujours acérées (la proie qui veut se faire prédateur) prête à plonger dans un sommeil réparateur
- je sais pas..
et c'est bien la seule chose dont elle est sûre (elle ne sait pas pauline) car pauline pauline n'a que cette haine aveugle qui l'éblouit chaque jour que cette rage au ventre qui fait battre son cœur encore et toujours et si tu lui enlevais ça ricky j'suis pas sûre de ce qu'elle deviendrait une mendiante une ratée une fille normale ouais décidément banale et ça pauline je crois que ça l'effraie
les yeux entrouverts, laissent à peine passer la lumière (c'est toi ricky) créature céleste aux doigts si lestes qui se baladent sur ses joues dans sa tête elle a la fine impression pauline, de pas devoir jouer les troubles-fêtes de pas frapper de pas crier (pour une fois) alors elle ne laisse faire, contre tes mains elle n'a pas besoin de somnifère
(je t'aime) ça tourne dans son esprit ça se bouscule sans doute que tu le sens ricky que ça la perturbe un peu ces mots un peu amoureux (enfin elle croit) parce que je te rappelle qu'elle ne sait pas
- il m'a il m'a changé ricky...
plic ploc prends tes cliques et tes claques car dans son esprit en vrac à pauline y a qu'un nom qui tourne en boucle et en boucle ( ) et le tien par-dessus un si joli pardessus (elle serait presque déçue) de le tâcher de ses larmes plic ploc pauline qui tombe en loques
- j'suis j'suis désolée ricky j'y arrive pas..-
un reniflement un rien de soulagement de le dire enfin de lever tous ces tourments auxquels elle ne s'était jamais vraiment habituée malgré tout car on ne s'habitue jamais vraiment à ce genre de choses hein ?
elle aime pas trop pauline ces moments dramatiques (elle en a vécu si peu) l'impression d'être dans un film d'auteur mal écrit une tragédie sans queue ni tête elle tourne la sienne écrase ta main contre le parquet qu'auparavant elle se surprenait bêtement à admirer